Narration, Épiphanie #

Narration partagée #

Le jeu fonde sa dynamique sur la parole narrative et sur le récit. Il tire parti de la narration partagée pour donner à chacun l’opportunité de prendre part aux événements narrés même lorsque l’histoire se focalise temporairement sur un seul personnage.

Avec cette notion, le jeu permet même, dans certains cas, d’influencer l’histoire par des actions prises hors du rôle de son personnage principal.

Tour de jeu classique #

Dans un tour classique, le GM pose le décor en narrant les événements, puis invite les joueurs à parler afin de faire réagir leur personnage. La personne en train de parler endosse alors le rôle de narrateur (joueurs comme GM). Le GM porte toujours le rôle d’arbitre et de metteur en scène : il assure la cohérence du récit et du monde.

Mais, à chaque instant, le récit du narrateur peut être interrompu au cours des pauses de narration : ce mouvement de jeu est appelé Couper la parole.

Couper la parole / Prendre le rôle #

Effet

Celui qui parvient à Couper la parole peut apporter des nuances et influencer le cours de la narration.

• Il ne peut pas contredire (mettre des roues dans les bâtons du GM ou d’un joueur n’a aucun intérêt !) mais il peut poser les bases d’une ouverture à saisir plus tard.
• Il peut endosser un autre rôle que le sien mais est limité aux rôles d’arrière-plan (sauf dépense de points d’Épiphanie qui lui donnent accès au personnages secondaires du GM).
• Un personnage d’arrière-plan pourra être mis au premier-plan par le GM par la suite si le récit semble l’autoriser.

• Conditions :

  • L’arrêt : la narration doit être arrêtée sur une pause ou une hésitation pour pouvoir Couper la parole,
  • La gorgée de café : l’arrêt dans le récit doit avoir duré au moins le temps d’une gorgée de café (ou de thé, ou de bière…),
  • La cohérence narrative : Couper la parole ne peut se faire qu’au profit d’une participation pertinente et cohérente,
  • Saisir l’instant : l’intervention doit survenir dans le moment — lorsque la narration à repris, il n’est plus temps de Couper la parole.

• Reprise du GM : à l’issue du mouvement Couper la parole, le GM reprend toujours le rôle de narrateur afin de confirmer, d’apporter les nuances ou de lisser pour assurer la cohérence de la scène ou du monde,

• Cascade de narrateurs : il n’est a priori pas possible de Couper la parole à quelqu’un qui est déjà en train de le faire, sauf si le GM considère que le jeu en vaut la chandelle.

Points d’Épiphanie (PE) #

Chaque point d’Épiphanie permet au joueur qui le dépense de prendre le contrôle temporaire sur un aspect conséquent de la scène : endosser le rôle d’un personnage secondaire le temps de lui faire dire une réplique, de lui mettre une idée dans la tête, de le faire réagir, etc.

Par extension, le joueur peut aussi influencer un événement ou un élément extérieur à la scène (1 point), le faire survenir dans la scène (aussi 1 point), ou bien influencer un élément non vivant de la scène, la condition pour tout ceci étant qu’il ne s’agisse pas d’un élément majeur.

Un point d’Épiphanie ne permet qu’une seule intervention et seulement de cette envergure, mais le joueur peut en dépenser plusieurs :

• Successivement pour influencer davantage de d’éléments au cours d’une scène donnée,
• En même temps pour influencer un élément plus conséquent, voire majeur, de la scène.

Un personnage acquiert des PE lorsqu’il accomplit un véritable tour de force : un succès phénoménal à un moment critique.

Le PE ainsi gagné peut accompagner ou remplacer les points de volonté que le succès phénoménal aurait dû conférer au personnage.

Les PE sont dépendants du personnage : lorsque le joueur en joue plusieurs, il ne peut utiliser les PE de l’un avec l’autre.